Coordonné par/ organised by Andrée Bergeron (Centre Alexandre Koyré, Paris), Charlotte Bigg (Centre Alexandre Koyré, Paris), Jochen Hennig (Humboldt Universität, Berlin), Renaud Huynh (Musée Curie, Paris)

Musée Curie, Paris, 26-27 mai 2014

 

Donner à voir les sciences, le faire dans des espaces clairement destinés à l’usage d’un large public et au travers de dispositifs et artefacts dessinés à cette fin, n’est assurément pas neutre.

Les expositions universelles ou Uranias du 19e siècle, les musées des sciences tels le Deutsches Museum dans les années 1900, le Palais de la Découverte de l’entre-deux-guerres, ou l’Exploratorium des années 1960 attestent chacun de la volonté de promouvoir une conception particulière des sciences et de leur rôle, portée par des acteurs bien déterminés : des grandes figures de la science et de l’industrie du nouvel empire allemand, des acteurs de la structuration de la recherche dans la France des années 1930 au physicien interdit par le maccarthysme. La création de nouvelles structures, permanentes ou temporaires, pour montrer la science correspond à chaque fois une configuration bien spécifique qui implique la plupart du temps scientifiques, pouvoirs publics, vulgarisateurs, professionnels du monde de la muséologie et des expositions, medias et les publics divers qui les visitent.

L’organisation spatiale des expositions, la disposition des artefacts exposés, mais aussi les architectures des musées ou structures temporaires pour montrer la science, leur inscription matérielle et symbolique dans le tissu urbain nous renseignent sur l’évolution des rapports entre sciences, politique de la science et vulgarisation. L’atelier rassemble historiens des sciences, du musée, de la ville, conservateurs d’expositions et historiens de l’art pour étudier et comparer quelques cas concrets de trois types d’espaces (l’université, l’exposition scientifique et technique, le dôme) et le contexte scientifique, social et politique de leur genèse.

L’atelier vise à tirer profit et à contribuer aux renouvellements historiographiques récents qui ont permis de développer de nouvelles approches en histoire des sciences, de la muséographie scientifique et de la vulgarisation, notamment le corpus consacré aux cultures visuelles et matérielles qui caractérisent le travail et la communication scientifiques, ainsi que celui consacré aux lieux de science. Il a aussi l’ambition de créer un dialogue entre la dimension historique (19e et 20 siècles) et des questionnements très contemporains.

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Putting science on display in spaces deliberately aimed at a public use and by means of devices and artifacts created to this end, is never a neutral enterprise.

The universal exhibitions or the Uranias of the 19^th century, science museums such as the Deutsches Museum in the 1900s, the Palais de la Découverte in the interwar or the Exploratorium in the 1960s each testify to a specific way of conceiving and promoting science and its role in society. Behind each intiative we find a range of actors moved by different convictions: from the great figures of science and industry in the newly founded German Empire at the end of the nineteenth century, to the scientists, administrators and politicians involved the reorganisation of research in 1930s France, and to a physicist suffering from maccarthyist campaigns. The creation of each new structure, whether temporary or permanent, for putting science on display reflects a particular configuration usually involving scientists, administrations, science popularizers, museum and exhibition experts, media representatives and different publics.

The spatial organisation of exhibitions, the arrangement of exhibited objects, the architecture of museums and temporary structures, as well as their material and symbolic inscription in the city are indicative of the evolving relations of science, science policy and popularisation. The workshop brings together specialists from history of science, history of art, museum and urban studies and curators to study three types of spaces (the university, the science and/or technology exhibition, the dome) within the scientific, social and political context of their making.

The workshop aims to built upon and contribute to recent historiographical developments in the history of science, of scientific museums and of popular culture, in particular the body of work concerned with the visual and material cultures characteristic of scientific work and communication, as well as the study of scientific spaces. It also hopes to stimulate a conversation between historical issues (19^th and 20^th centuries) and contemporary concerns and configurations.